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Mishiquoi?

Dernière mise à jour : 31 oct. 2023


Bonjour à tous,

Dans ce nouveau post, je vais vous partager une de mes passions en céramique: le mishima.

Mais qu'est-ce que le "mishima" et d'où vient cette magnifique technique? Vous êtes curieux? Alors lisez la suite!

L’art du Sanggam Buncheong1 en Corée et du Karatsu Mishima² au Japon.

Boîte à fard à décor incrusté de rosettes et bordure de lotus, XIIIeme siècle. Barbotine blanche et noire sous couverte céladon

Les premiers décors sanggam ont été découverts en Corée, durant la dynastie Goryeo (918 - 1392). C’est durant cette période que se développe la technique des motifs incrustés. On peut voir des pièces décorées avec des entailles, des décorations fleuries et géométriques, mais aussi avec des formes d’oiseaux, de poissons, d’insectes stylisés ou encore des motifs de feuillages.

Cette technique consiste à réaliser des motifs incrustés en incisant l’argile crue ou en l’estampant, puis en remplissant le vide ainsi créé avec de l’argile blanche ou noire semi-liquide (engobe), pour contraster avec la couleur de la pièce. Enfin le surplus est gratté pour laisser apparaître les motifs.

Une fois séchée, la pièce va subir une première cuisson. Ensuite, elle est recouverte par un céladon quasiment transparent (émail à base de fer donnant des tons gris-vert-bleuté), pour mettre en valeur les motifs blancs ou noirs. Pour finir la pièce va subir la cuisson haute température.

Cette pratique disparaît presque entièrement en Corée vers le XVIème siècle, après l’invasion japonaise de 1592-1597, au cours de laquelle bien des fours furent détruits et les potiers déportés au Japon. La présence de ces potiers coréens a permis le développement de la céramique associée à la cérémonie du thé et les cuissons hautes températures au Japon.

Bouteille à saké,tokkuri. Grès peint à l'engobe, hakeme, et au brun de fer, couverte transparente. Fin xviiie siècle.

C’est donc entre le XVIème et XVIIème siècle qu’arrive le Sanggam au Japon. Il sera nommé Karatsu Mishima2. Ce style est produit aux environs de Karatsu dans la préfecture de Saga au Japon. Les grès de Karatsu, produits essentiellement entre les années 1597 et 1630, continuent de participer à la renommée de la ville et de ses potiers. Cuite dans des fours en hauteurs, la céramique de Karatsu est fabriquée à partir d'une argile riche en fer. Elle peut être le support d'un décor, et possède une couverte (émail transparent).

Il existe également de nombreux styles en fonction des caractéristiques des procédés de décors employés: Madara Karatsu (tacheté), Hakeme Karatsu (peint à la brosse) et "notre" Karatsu Mishima (obtenu par des incrustations à l'engobe).

Encore très appréciée aujourd'hui, cette technique permet des décors aussi bien traditionnels que contemporains et j'ai déjà plusieurs idées en tête pour décorer des sculptures, des vases et créer de nouveaux graphismes pour mes pièces.

1. Le mot Buncheong est un diminutif pour bunjang-hoecheong un mot coréen signifiant céladon décoré. Bunjang signifie « décorer» et hoecheong veut dire céladon grisâtre. Le sens de chaque mot est le suivant: "bun" poudre, poudre pour le visage (cosmétique), pigment, coloration, mettre du maquillage, blanc ; "jang" décorer, appliquer du maquillage, s’habiller, se déguiser ; "hoe" cendre, lime, poussière, (couleur) grise, grisâtre ; "cheong" bleu, vert.

2. Le terme japonais Karatsu Mishima 三島唐津 veut dire "incrustations."

Il est utilisé par les maîtres de la cérémonie du thé qui trouvaient que le décor sur ces céramiques ressemblaient au graphisme des lettres du calendrier mis en circulation par le temple Mishima dans la province Shizuoka.

Pour découvrir des pièces décorées avec cette technique, je vous invite à aller sur ma page Mishima qui vous donnera une idée du travail fini.

J'espère que ce blog vous a intéressés. N'hésitez pas à me faire part de vos commentaires.

Prenez bien soin de vous,

La SagiTerre

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